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Cendrillon

1 novembre 2008

Cendrillon (version lesbienne)

Il était une fois un brave homme qui avait une belle maison et une ravissante fille qu'il aimait tendrement. Il lui donnait tout ce qu'il pouvait. Quelques années auparavant, un coma éthylique avait emporté la mère de la fillette, aussi décida-t-il de se remarier. Il épousa une veuve qui avait deux filles. Ainsi avec une nouvelle maman et deux sœurs sa fille aurait tout pour être heureuse.

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Mais hélas, le brave homme tomba peu après ce second mariage éperdument amoureux de son voisin avec qui il eût une aventure (une seule, faute de temps) qui fut découverte. Sa nouvelle femme entra dans une rage terrible, et ce n'était pas tant le fait d'avoir été trompée qui l'emmerdait, mais plutôt le fait qu'elle-même refoulait consciencieusement sa propre homosexualité depuis de nombreuses années et que, bordel, ça finissait par la rendre dingue. Ni une ni deux, elle assassina son pauvre mari dans le plus grand secret et prétendit qu'il avait fumé du shit sans modération, et paf!, overdose, « j'lui avais bien dit hein », et tout le tralala. A compter de ce jour, tout changea pour la fillette. Sa belle-mère n'aimait que ses deux filles, Anastasia et Javotte, qui se trouvaient être comme elle égoïstes, laides et méchantes, à tel point que si elles avaient vécu quelques siècles plus tard elles auraient été aisément qualifiées de « vraies petites poufs » (sauf que la coloration pour cheveux n'existant pas encore, elle n'était pas des fausses blondes).


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La marâtre qui était fort méchante, renomma la fillette Gouinillon et lui confia les tâches les plus rudes, la faisant coucher au grenier et la malmenant sans cesse. Les filles de la méchante femme traitaient Gouinillon plus mal encore. Et une année s'écoula, puis deux, et Gouinillon devenait de plus en plus bonne belle tandis que ses soeurs au contraire s'enlaidissaient inexorablement.


Or un jour, le roi dit à son majordome:
« Il est grand temps que le Prince mon fils se marie... Nous allons organiser un bal qui aura lieu demain soir, et nous y inviterons toutes les jeunes filles du royaume. »

Le jour même, des messagers partirent au galop dans les quatre directions, s'arrêtant dans chaque village pour clamer la nouvelle. Les soeurs de Gouinillon et leur mère étaient enchantées. Elles chargèrent aussitôt la jeune fille de leur préparer de somptueuses tenues et de les coiffer de manière à ce que leurs cheveux paraissent moins plats et moins ternes que d'habitude.
Ce soir-là, alors que la cruelle marâtre et ses filles s'apprêtaient à partir pour le bal, Gouinillon, meurtrie et désespérée, s'enfuit dans la cour et se mit à pleurer.
                                                               
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Soudain, elle entendit une voix un peu rauque qui s'adressait à elle (du moins elle le supposait puisqu'il n'y avait personne d'autre qu'elle dans la cour). C'était sa marraine Shane-la-Fée, Sainte Patronne des Lesbiennes, qui lui dit:
"Sèche tes larmes petite goudou... Encore heureux que tu ne sois pas une de ces hétéros bourrées de mascara, ce serait un vrai massacre. Enfin bref j'suis sortie du 3ème Lieu céleste pour t'annoncer que tu iras au bal. C'est vrai que c'était aussi pour échapper à Jenny-la-Fée qui était encore en train de pleurer sur mon épaule -comme d'hab' quoi-, et j'ai horreur de ça..."
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Et, une fois son monologue terminé, elle transforma d'un coup de gode-magique (les baguettes étaient déjà plus à la mode à cette époque... en même temps une baguette ça doit faire mal.... HmM bref passons) une citrouille en un élégant carrosse, des souris en fiers chevaux, un chien en cocher et les petites grenouilles en valets de pieds. Mais Gouinillon était triste de se voir si mal vêtue. Un autre coup de gode-magique, et à ses pieds ses escarpins troués et crasseux se changèrent en magnifiques pantoufles de verre. Puis Shane-la-Fée changea la vieille robe de Gouinillon en une somptueuse robe de bal. Quand la jeune fille fut prête, sa Sainte Patronne lui donna un avertissement:
« Sois de retour ici à minuit sonnant....car après minuit tout redeviendra comme avant.
-Soyez sans crainte marraine, je m'en souviendrai. »



Et le carosse aux couleurs du Rainbow partit vers le château. Quand Gouinillon apparut au Palais du Roi, le Prince se faisait draguer par Javotte et, accessoirement, par son cavalier. Les deux hommes finirent par s'enfuir et jamais on ne les revit. Le Roi désolé décida alors que c'était à sa fille, la soeur du Prince, qu'il allait trouver un mari parmi tous les cavaliers présents. Mais la Princesse n'avait d'yeux que pour Gouinillon, resplendissante et parfaitement à l'aise. Dès le premier regard, l'héritière du trône sut que cette fille était celle qu'elle attendait. La musique commença et elle l'invita à danser. Elles dansèrent toute la soirée, enchaînant les vodka-pomme pour se redonner du courage quand leurs jambes ne les portaient plus. Le cœur de Gouinillon s'envolait aussi légèrement que les bulles de champagne dans les verres des convives.
                                                                
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Tout à coup, Gouinillon entendit l'horloge du clocher qui sonnait minuit.
« Oh! Merde il faut que je me taille ! » dit-elle.
La Princesse voulut l'empêcher de partir, mais Gouinillon était déjà sortie de la salle de bal et, sans s'apercevoir qu'elle perdait une de ses pantoufles, avait bondi dans son carosse, qui la ramena chez elle en toute hâte. Le dernier coup de minuit venait à peine de sonner que ses vêtements étaient redevenus des haillons et la citrouille, toute étonnée d'être soudain aussi cabossée, trônait de nouveau au milieu de la cour. Seule, la pantoufle de verre qui lui restait était encore intacte.

Au Palais Royal, un serviteur trouva la pantoufle perdue et l'apporta à la Princesse. Son père le Roi, après avoir tempêté contre l'évidente homosexualité de sa fille, finit bon gré mal gré par l'accepter (c'était ça où il mourait sans héritier, et entre deux maux il choisit le moindre. N'oublions pas que, pour l'époque, une telle ouverture d'esprit était exceptionelle et que la Princesse avait échappé à quelques générations près au bûcher). Avec l'approbation de la Reine, il donna l'ordre de faire essayer la pantoufle à toutes les filles du Royaume et demanda qu'on ramène au Palais Royal celle qui pourrait la chausser.

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Au hasard de ses recherches, le messager arriva à la demeure de Gouinillon. Ses soeurs, Anastasia et Javotte, essayèrent tour à tour la pantoufle mais leurs pieds étaient trop grands ou tout simplement, fatigués de subir des talons en permanence, ils se révoltaient et refusaient obstinément de rentrer dans ce chausson qui, non mais sans blague, était visiblement bien trop étroit pour eux. Le messager allait partir quand Gouinillon demanda à chausser la pantoufle de verre. Bien entendu, cela lui allait parfaitement, et sous les yeux médusés de sa belle-mère et de ses soeurs, elle sortit de sa poche l'autre pantoufle et la chaussa. Sa marraine Shane-la-Fée apparut alors et d'un dernier coup de gode-magique, transforma à nouveau les loques de Gouinillon. Heureux, songeant déjà à la prime que lui vaudrait cette assiduité, le messager embarqua Gouinillon sur son cheval et hue dada!, fit route vers le Palais.


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La Princesse, qui était déjà amoureuse de Gouinillon, la demanda en mariage, ce qui posa quelques problèmes administratifs puisque jamais encore une mariage n'avait uni deux personnes de même sexe. L'évêque du Royaume, qui s'y opposait farouchement, fut retrouvé mort dans son église, un vibro coincé dans le trou de balle. C'était Shane-la-Fée qui avait accompli un pieu meurtre dans l'intérêt de sa protégée. Le Roi et la Reine étaient très heureux. Gouinillon et sa Princesse vécurent une longue vie de bonheur et, grâce aux miracles de Shane, Sainte Patronne des Lesbiennes, elles mirent au monde deux morveuses adorables petites filles qu'elles prénommèrent Alice von Pieszecki et Saint von Sugar Rush. (les noms à rallonge étaient sans doute à la mode...).

                                                           Gouinillon_7

The End

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Cendrillon
  • L'histoire de Cendrillon, tout le monde connaît. Mais sur la planète Lesbion, c'est l'histoire de Gouinillon qui est racontée aux jeunes futures lesbow. Ouvrez grand les yeux de vos oreilles, la voici !
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